Films
Nazarin
Le père Nazarin vit auprès de ces damnés, il partage avec eux la pauvreté, les maigres repas ; il supporte leur violence, leur manque d'instruction et même les vols et leurs calomnies à son égard. Pourtant, l'idéalisme chrétien du père semble infaillible. Lié au sort de deux malheureuses après une sordide histoire de meurtre et désavoué par sa hiérarchie à cause de ses idées, le père tente de retrouver l'idéal des premiers pèlerins qui suivaient le Christ. Accompagné, bien malgré lui, des deux femmes qui se convertissent bientôt à cet idéal, il part sur les routes de campagne et tente d'aider tous ceux qu'il rencontre. Cependant, dans un Mexique en crise, ne rencontrant partout que misère, maladie, superstition et indigence culturelle, son idéal s'avérera inefficient et lui vaudra de se retrouver en prison séparé de ses deux disciples féminins.
Croyant faire son chemin de pèlerin vers la paix et l'accomplissement de la volonté de Dieu, le père Nazarin accomplit en réalité un chemin de croix jusqu'aux portes du désespoir. C'est à ces portes que Buñuel laisse son personnage. C'est là que s'insinue le doute du cinéaste quand aux valeurs portées par Nazarin. Buñuel, que l'on sait pourtant sensible à cette volonté d'aider les plus pauvres, expose un message ambigu, à la fois chrétien et anti-clérical, social mais profondément pessimiste quant à la nature humaine. La crucifixion de Nazarin ne viendra pas, son seul châtiment est de ne pouvoir, malgré tous ses efforts, protéger qui que ce soit, pas même sa propre personne. Le dernier plan nous montre le visage du prêtre, le regard baissé en proie à la peur, à la confusion et au doute, comme si sa confiance en l'homme était finalement en train de disparaître, comme si cette perte de confiance était en train de remettre en cause sa foi, comme si la mort du Christ sur la croix n'avait en rien racheté les péchés de la race humaine.

Après les coups d'éclat avant-gardistes de ses débuts (Un Chien andalou, L'âge d'or), Luis Buñuel a su s'adapter aux exigences de l'industrie cinématographique mexicaine en revenant à des formes plus narratives et conventionnelles, accessibles à un large public. A-t-il renoncé pour autant à sa verve subversive ? Au fil de ses années... Lire la suite

On n'insistera donc pas sur l'historique du film qui marque, après presque trente ans d'absence, le retour en Espagne de Buñuel ; sur le scandale de la Palme d'or à Cannes en 1961 ; sur les clameurs du Vatican et du régime franquiste réunis ; sur son interdiction en Espagne jusqu'après la mort de Franco ; sur les accusations de film... Lire la suite

Une œuvre totalement surréaliste Des grands bourgeois de Mexico se réunissent pour une réception organisée par Edmundo et Lucia Nobile. Il se livrent, sans entrain, au jeu de massacre habituel des mondains dans un univers proche d'Oscar Wilde. Mais progressivement, les paroles et les actes des personnages semblent ne plus être motivés par... Lire la suite

« Nous avons là le maximum de spiritualisme lié au maximum de réalisme », disait Buñuel à propos du film. Ici, la ferveur de la Foi naît du choc des contrastes : la grandiloquence de la colonne s'oppose au dépouillement de Simon, et la grâce de ses prières aux apparitions burlesques et teintées d'humour noir de Satan. Comme dans... Lire la suite

On avait fini par admettre qu'il soit catalogué comme « surréaliste » et rangé sur le rayon correspondant des archives dédiées aux artistes du XXème siècle. S'est-il agité outre tombe pour faire tomber toute étiquette que l'on voudrait lui apposer, lui qui, comme Herzog, honoré en ce moment au Centre Pompidou, aurait pu clamer « J'ai... Lire la suite

Un Chien Andalou est salué par André Breton comme la première œuvre du cinéma surréaliste. Il est aussi le premier court métrage réalisé par Luis Buñuel avec la collaboration, et non des moindres, de Salvador Dali. Le scénario emprunte à l'écriture automatique qui, pour les surréalistes, est le révélateur du fonctionnement réel de... Lire la suite

L'Aragon natal (1900-1917)Luis Buñuel naît à Calanda, petit village aragonais. Peu après sa naissance, la famille s'installe à Saragosse, mais Luis retournera régulièrement au village. L'expérience de la brutale réalité aragonaise – paysage de rocs et de terre, caractère rude des habitants – constitue l'un des éléments majeurs de... Lire la suite

Après un court prologue nous montrant le réalisateur lui-même sectionnant avec un rasoir l'oeil d'une jeune femme, ce film truffé d'images obscures semble décrire les obstacles divers qu'un jeune homme rencontre pour rejoindre la femme (celle du prologue), objet de son désir. A un moment, il croise un double qu'il abat avec un revolver. La... Lire la suite

Nous fêtions en 2000 le centenaire de sa mort avec moult événements, et voilà que Buñuel, talentueux et sulfureux réalisateur espagnol, revient sur le devant de la scène avec cette rétrospective angevine qui se prolongera en juin 2009 à la Cinémathèque française.Trente deux, c'est le nombre de films qu'il aura réalisés tout au long... Lire la suite

D'Un Chien Andalou (1929) à Cet obscur objet du désir (1977), le réalisateur espagnol Luis Buñuel nous aura offert 32 films dont quelques chefs-d'œuvre. Son cinéma est marqué par le surréalisme, la subversion, le désir, l'humour, l'anticléricalisme, la critique des valeurs bourgeoises.Cette rétrospective fait suite à celle du Festival... Lire la suite