Films
Terre sans pain
Le point sur lequel on a envie de prendre un peu de distance serait l'importance donnée à la thèse de Maurice Legendre dont le film serait l'adaptation cinématographique. Certes, il n'est pas question de nier que cette thèse ait été à l'origine du projet de Buñuel. Lui-même l'a déclaré: « Je venais de lire une étude complète sur cette région écrite par le directeur de l'Institut français de Madrid, Legendre. Un jour, à Saragosse, je parlais de la possibilité de faire un film documentaire sur ce sujet. Ramon Acin me dit : « Si je touche le gros lot, je te le paye, ton film ». Deux mois plus tard il gagna à la loterie et il tint parole. » (cité dans le catalogue de l'exposition de l'Institut Cervantes- 2000).
Il faut prendre en compte le contexte dans lequel, dans les deux cas, l'œuvre a été réalisée. M. Legendre publie Las Hurdes : étude de géographie humaine en 1927. Il est alors directeur de l'Institut français de Madrid. L'Espagne, elle, vit depuis 1923 sous ce qu'il faut bien appeler une dictature, celle du général Primo de Rivera, établie avec l'assentiment du roi Alphonse XIII. Dans ce contexte, il semble évident que M. Legendre, personnage officiel, n'aurait pas pu, sans l'accord du gouvernement, occuper le poste qu'il occupait, et on voit mal comment dans une publication sur le sujet choisi pour sa thèse il aurait pu dépasser les limites du politiquement correct. Pour preuve la conclusion tirée de son travail de doctorat: « ...les Hurdanos, incapables de prendre leur destin en main, n'avaient plus qu'à placer tous leurs espoirs dans l'exercice de la charité. » (E. Larraz dans Le cinéma espagnol des origines à nos jours, 1986).

Après les coups d'éclat avant-gardistes de ses débuts (Un Chien andalou, L'âge d'or), Luis Buñuel a su s'adapter aux exigences de l'industrie cinématographique mexicaine en revenant à des formes plus narratives et conventionnelles, accessibles à un large public. A-t-il renoncé pour autant à sa verve subversive ? Au fil de ses années... Lire la suite

On n'insistera donc pas sur l'historique du film qui marque, après presque trente ans d'absence, le retour en Espagne de Buñuel ; sur le scandale de la Palme d'or à Cannes en 1961 ; sur les clameurs du Vatican et du régime franquiste réunis ; sur son interdiction en Espagne jusqu'après la mort de Franco ; sur les accusations de film... Lire la suite

Une œuvre totalement surréaliste Des grands bourgeois de Mexico se réunissent pour une réception organisée par Edmundo et Lucia Nobile. Il se livrent, sans entrain, au jeu de massacre habituel des mondains dans un univers proche d'Oscar Wilde. Mais progressivement, les paroles et les actes des personnages semblent ne plus être motivés par... Lire la suite

« Nous avons là le maximum de spiritualisme lié au maximum de réalisme », disait Buñuel à propos du film. Ici, la ferveur de la Foi naît du choc des contrastes : la grandiloquence de la colonne s'oppose au dépouillement de Simon, et la grâce de ses prières aux apparitions burlesques et teintées d'humour noir de Satan. Comme dans... Lire la suite

Tourné durant la période mexicaine de Buñuel, Nazarin constitue l'un de ses chefs-d'œuvre. Cette édition en DVD représente donc un événement majeur pour la connaissance de l'œuvre du cinéaste. Nazarin apparaît très proche, par les thèmes abordés et la manière de les mettre en scène, de Los Olvidados. On y trouve le même réalisme... Lire la suite

Un Chien Andalou est salué par André Breton comme la première œuvre du cinéma surréaliste. Il est aussi le premier court métrage réalisé par Luis Buñuel avec la collaboration, et non des moindres, de Salvador Dali. Le scénario emprunte à l'écriture automatique qui, pour les surréalistes, est le révélateur du fonctionnement réel de... Lire la suite

L'Aragon natal (1900-1917)Luis Buñuel naît à Calanda, petit village aragonais. Peu après sa naissance, la famille s'installe à Saragosse, mais Luis retournera régulièrement au village. L'expérience de la brutale réalité aragonaise – paysage de rocs et de terre, caractère rude des habitants – constitue l'un des éléments majeurs de... Lire la suite

Après un court prologue nous montrant le réalisateur lui-même sectionnant avec un rasoir l'oeil d'une jeune femme, ce film truffé d'images obscures semble décrire les obstacles divers qu'un jeune homme rencontre pour rejoindre la femme (celle du prologue), objet de son désir. A un moment, il croise un double qu'il abat avec un revolver. La... Lire la suite

Nous fêtions en 2000 le centenaire de sa mort avec moult événements, et voilà que Buñuel, talentueux et sulfureux réalisateur espagnol, revient sur le devant de la scène avec cette rétrospective angevine qui se prolongera en juin 2009 à la Cinémathèque française.Trente deux, c'est le nombre de films qu'il aura réalisés tout au long... Lire la suite

D'Un Chien Andalou (1929) à Cet obscur objet du désir (1977), le réalisateur espagnol Luis Buñuel nous aura offert 32 films dont quelques chefs-d'œuvre. Son cinéma est marqué par le surréalisme, la subversion, le désir, l'humour, l'anticléricalisme, la critique des valeurs bourgeoises.Cette rétrospective fait suite à celle du Festival... Lire la suite