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Le FCEN 2022 : pour notre soif de cinéma !

08 Mars 2022 | 20 Mars 2022
La renversante affiche dont la photo est signée par Jorge Fuembuena (photographe officiel du festival depuis 2005 dernièrement en résidence à la Academia España de Roma) met en scène le réalisateur anticonformiste Eduardo Casanova (premier film Pieles -mise en profondeur de son court-métrage Eat my shit-) portant une chaise orangée.
affiche

Cette affiche nous rappelle à quel point il faut déplacer des montagnes pour que la culture puisse se maintenir à flot. Que les regards, ceux des spectateurs, des cinéastes, artistes et bénévoles forment le trésor préservé de l’aventure festivalière en 2022. Que les rencontres, dans le cadre, hors-champs, sur place, en ligne sont toujours l’ancre qui nous amarre bien volontiers au partage des émotions. Se retrouver sous la tente des nuits de mars et se raconter des histoires, se raconter l’Histoire, construire notre histoire.

Un festival entre les échos des crises, un festival qui en fait l’écho pour mieux dire notre liberté de vivre.

Ainsi, le FCEN 2022 se tiendra du 8 au 20 mars dans ses espaces habituels, à Nantes et sa région. Comme le précise Pilar Martinez-Vasseur dans l’édito, la programmation est « d’une foisonnante richesse », fruit d’une production 2021 dense, à savoir : 60 films (dont 23 premières, 4 avant-premières et 13 inédits), 40 invités, 200 séances au cinéma Katorza et 4 au Théâtre Graslin. Le dynamisme des compétitions se maintient également avec 7 films de fiction, 5 documentaires, 6 premiers films, 7 courts-métrages et 4 films dans la catégorie des scolaires.

Le Festival de Nantes est une fois de plus en tête de liste des espaces qui donnent à voir, bien au-delà des espaces médiatiques du quotidien !

Malgré les circonstances, encore de nombreuses incertitudes planent encore quant à la présence des invités mais l’horizon proche nous laisse entrevoir déjà 26 noms confirmés et les événements suivants : une Masterclass le samedi 12 mars à 18h avec Fernando Trueba au Théâtre Graslin (El olvido que seremos, 2020 ; Chico y Rita, 2011; La Niña de tus ojos, 1998 ; El artista y la modelo, 2012 ; Belle époque, 1992 ; Ópera prima, 1982), un hommage à Mario Camus avec José Luis Sánchez Noriega (Los Santos Inocentes, 1984 ; Los desastres de la guerra, 1983 ; Volver a vivir, 1968 ; Young Sánchez, 1964…), une rencontre avec Iciar Bollaín (Maixabel / Les repentis, 2021, También la lluvia, 2010, Flores de otro mundo, 1999 ; Hola, ¿estás sola ?, 1995) et Maixabel Lasa (veuve d’un militant socialiste assassiné par l’E.T.A. et directrice pendant onze ans de la « Oficina de Atención a las Víctimas del Terrorismo del Gobierno Vasco »).

La fenêtre basque mettra aussi en avant les travaux de réalisateurs qu’ l’on apprécie déjà beaucoup comme Koldo Almandoz (Hondar Ahoak, 2021; Sipo Phantasma, 2016 ; Oreina / Le Cerf, 2018 ; de nombreux courts-métrages) pour sa série en langue basque, Leire Apellaniz pour le documentaire autour de la figure de l’artiste Niño de Elche que nous attendions follement, comme si le grand poète français Christophe Tarkos s’incarnait en lui, pour ne citer qu’un seul parallélisme de son « arte jondo » comme j’aime dire (Canto cósmico, co-réalisé avec Marc Sempere), Chema García Ibarra pour Espíritu sagrado, Maider Oleaga pour Kuarkt Valley (la cinéphilie), Igor Legarreta avec Ilargi guztiak (le vapirisme) puis avec les courts de la sélection Kimuak, dont, comme le souligne Joxean Fernández, le premier court-métrage en langue basque en compétition au Festival de Venise : Heltzear de Mikel Gurrea.

La 31ème édition laisse place au protagonisme des films, de leurs thématiques, de leurs sujets et personnages et témoins. Un cinéma pratiqué à la manière d’un acte de résistance ? Un cinéma pratiqué avec fougue pour délégitimer l’usage de la violence ? Pourquoi pas ?! Dans tous les cas, la soif de faire des films, à tout âge, ne tarit point. Le cycle « Goya à l’écran » et l’exposition « Goya » programmés cette année à l’occasion de la récente réalisation du court-métrage de Carlos Saura, Goya 3 de mayo, sont des exemples supplémentaires des aspirations pénétrantes des productions espagnoles de 2021.

Ojalá que nous puissions nous re/trouver, nous re/découvrir et nous ré/unir, comme prévu, autour d’un film, ou deux ou trois ou quatre ou plus encore… notre désir d’investir pleinement les salles et de jouer, nous aussi, à saute-mouton, entre une discussion et une autre, est tellement impatient qu’il en devient aussi ardent qu’un cri de paix !

Marie-Ange Sanchez

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