Films
Volver
Rapidement, nous découvrons Raimunda – éclatante Penélope Cruz – et l'histoire familiale qui la lie au village. La jeune femme, sa fille adolescente, sa sœur, leur vieille tante et la voisine Augustina composent un quintet dont le chef d'orchestre va réapparaître: la mère, Irene – mordante, tendre Carmen Maura – revient d'entre les morts, où l'avait envoyée un incendie aux causes troubles.
Dans cet univers exclusivement féminin dont les hommes sont violemment rejetés, Almodovar poursuit le questionnement sur la filiation et la mort dont rend compte son cinéma, progressivement purgé du principe masculin et de la sexualité. Demeure dans Volver, à défaut de l'exubérance sexuelle, hystérique et électrique de ses premiers films, une exubérance plus mûre, celle des sentiments et de la narration, dans quoi Pedro Almodovar est passé maître. Si l'histoire est parfaitement abracadabrante, l'enchaînement des faits et des circonstances, lui, est impeccable, l'ambiguïté savamment maintenue entre fantastique et réalisme, film noir ou fleur bleue. La force des sentiments, la propension aux gros plans de visages de femmes éplorées, pour exagérées qu'elles soient, sont le fruit de cette histoire et s'en accommodent habilement.
Le film ne donne donc jamais l'impression d'être ironique à l'égard de ces sentiments exacerbés. Il est pourtant plein d'humour, mais d'un humour premier degré, bienveillant, auquel on adhère de bon gré (ainsi du retour de la mère, trahi par l'odeur de ses pets), un humour noir bon enfant. Cette légèreté, mêlée aux thèmes graves du meurtre et de l'inceste, semble être ce qui permet de les interroger avec plus de profondeur.
Un film magnifique donc, parce qu'il fait tomber nos contemporains réflexes à ne goûter que l'ironie et le cynisme.

Le docteur Ledgard (Antonio Banderas) tente de surmonter la perte tragique de son épouse en travaillant d'arrache-pied à son obsession : la création d'une peau parfaite qui pourra ensuite être greffée sur un patient humain. Ses expérimentations sont contraires à la bioéthique et le chirurgien les conduit en secret, dans son laboratoire... Lire la suite

Almodovar est le grand cinéaste espagnol de la fin du vingtième siècle. Il perpétue la malédiction du cinéma de la péninsule, qui veut qu’un seul grand réalisateur (Luis Buñuel, Carlos Saura) émerge par génération. Au-delà, point de salut. Vision floutée de la création cinématographique espagnole ou simple constat ? Au début des... Lire la suite

Comme l'évoque le titre, volontairement mis au pluriel, plusieurs histoires se mêlent et s'entremêlent avec fluidité. Dans cet entrelac, Pedro Almodovar se livre à une réflexion sur la création et la destruction, celle des oeuvres que l'on se doit d'achever, même la peur au ventre, même " à l'aveugle", comme le dit Mateo ( Lluis Homar ),... Lire la suite

Carmen (García) Maura est sans aucun doute l'une des actrices espagnoles les plus douées de sa génération. Dès sa naissance, le 15 septembre 1945 à Madrid, tout dans ses patronymes semblait annoncer l'aura du succès comme le corroborent son homonyme, l'héroïne sévillane de la nouvelle de Prosper Mérimée, et sa prestigieuse ascendance :... Lire la suite

Almodovar est un cinéaste homosexuel, ce qui n'est pas toujours confortable, car cette étiquette s'accompagne vite de préjugés, pas forcément homophobes au sens propre, mais néanmoins néanmoins et déplacés. Le cinéaste se voit du coup coller un certain nombre d'étiquettes, ambiguës en ce sens qu'elles peuvent être à la fois... Lire la suite

Le cinéma de Pedro Almodóvar est marqué par de nombreuses influences artistiques qui, bien loin d’être reléguées au second plan, participent activement à la construction de l’intrigue et s’intègrent naturellement aux scénarios de ses films. Déjà en 1983, Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça?prenait un ton néo-réaliste,... Lire la suite

Pour cette ¡Exhibition! dédiée au réalisateur Pedro Almodóvar, la Cinémathèque française a vu grand. Plus que sur le réalisateur, c'est un regard sur l'artiste qui nous est proposé. En neuf espaces, le visiteur est invité à pénétrer dans un univers à part entière. Comme l'explique Serge Toubiana, le maître des lieux, « la... Lire la suite

Si la cérémonie des Goya ne réussit pas tellement à Almodóvar, il remporte en revanche de nombreuses récompenses lors des grandes messes cinématographiques internationales. On se souvient en 1999 de l'Oscar du meilleur film étranger pour Todo sobre mi madre ou, plus récemment, le prix du scénario et un prix collectif d'interprétation... Lire la suite

Les professionnels espagnols de l'industrie cinématographique ont décidé de suivre le public en nominant massivement les trois plus grands succès de cette année: Alatriste de Agustín Díaz Yanes, Volver de Pedro Almodóvar et Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro.Des trois films, seul Alatriste est inconnu du public français. Ce... Lire la suite

D'un point de vue purement comptable, Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro sort vainqueur de cette cérémonie avec 7 Goya, mais c'est véritablement Volver de Pedro Almodóvar qui a été consacré en recevant les prix les plus importants: Meilleur réalisateur, Meilleur film, Meilleure actrice (Penélope Cruz), Meilleur second rôle... Lire la suite

Selon toute vraisemblance, le film devrait être sélectionné au Festival de Cannes, qui se déroulera du 13 au 24 mai. L'annonce de la sélection officielle sera faite le 23 avril prochain. Rappelons qu'Almodóvar est un habitué de la Croisette et que son dernier film, Volver, avait remporté en 2006 un prix collectif d'interprétation... Lire la suite

Et si Pedro Almodóvar était le dernier « auteur » du septième art? Son oeuvre offre une telle cohérence, un univers si personnel que l'on retrouve sa patte dans le moindre de ses plans.Ce postmoderne est avant tout un remarquable cinéphile qui se nourrit d'images et qui les recompose dans des récits qui mêlent allégrement l'ancien... Lire la suite
