Films
Mort de rire
Le show a des répercussions sur leurs vies, notamment dans les rapports avec les femmes « fans » qu'ils rencontrent. En effet, Alex de la Iglesia utilise le climat de répression de la dictature franquiste pour offrir au preneur de claques une revanche magistrale, hors caméra, sur son co-équipier. La liaison avec une femme qu'ils avaient convoitée tous les deux, au profit finalement du meneur, se rompt lors de la fausse arrestation orchestrée par Nino. La lâcheté et la traîtrise de Bruno face à sa compagne engagée dans la résistance vont lui être fatales. Ce dernier réplique devant caméra, en offrant aux spectateurs le privilège de claquer directement son partenaire.
Ce coup monté va constituer la pierre d'achoppement de la haine que vont alors se vouer les deux hommes, alors même qu'ils acceptent d'être dépendants l'un de l'autre par le numéro rémunérateur qu'ils jouent. La violence dégénère dans leurs vies privées. Nino va prendre une terrible revanche télévisée le 23 février 1981, jour de la tentative de coup d'état commandité par le général Armada ; le lieutenant-colonel Tejero va séquestrer ministres et parlementaires au Congrès avec le soutien de gardes civils armés. Cet évènement empêche les producteurs du spectacle d'intervenir pour tempérer le jeu dangereux (l'auraient-ils fait d'ailleurs ?) auquel se prêtent Nino et Bruno. Les règlements de comptes s'achèvent en folie meurtrière sous les encouragements du public.
Alex de la Iglesia, tout en reconstruisant un univers symbolique populaire au travers des mass média, déploie une fois de plus son arsenal de petites méchancetés et décrit une humanité coupable de terribles pulsions de mort. Au-delà de l'humour noir, il réussit le portrait de deux hommes qui ne peuvent ni vivre ensemble, ni se passer l'un de l'autre.

Balada triste s'inscrit dans la continuité de l’œuvre d’Alex de la Iglesia qui revient, film après film, sur les mêmes thèmes. De Mes chers voisins à Mort de rire, il est toujours question d'un affrontement démesuré et sanguinaire entre deux individus ou deux groupes. Ces antagonismes permettent au réalisateur de dessiner le portrait... Lire la suite

Si Alex de la Iglesia manie admirablement bien les codes, qu'ils soient visuels ou narratifs, pour les mixer à un humour plus ou moins acide, noir ou déluré selon les films, il les met toujours au service d'un propos et ne les sert que très rarement froids et gratuits. Nourri à la contre-culture, ancien dessinateur de bande-dessinée,... Lire la suite

Le dernier film d'Alex de la Iglesia, Crimes à Oxford, est l'adaptation du roman Crímenes imperceptibles (publié en Espagne sous le titre de Los Crímenes de Oxford) de l'argentin Guillermo Martínez. Le synopsis est le suivant : Martin (Elijah Wood), un étudiant américain, se rend à Oxford afin de demander à un éminent professeur de... Lire la suite

Coproduction hispano-italo-française, Le Crime Farpait retranscrit la fascination d'Alex de la Iglesia pour les centres commerciaux, reflet parfait de notre société moderne. Le réalisateur y installe alors ses marionnettes afin de critiquer ce monde insatiable de paraître, en nous rappelant toutefois que nous en faisons partie... Lire la suite

Dans Balada triste vous abordez le thème de la guerre civile alors que votre cinéma s’était peu penché sur l’histoire de l’Espagne. Il s’agissait pour moi de mettre en images ma façon de voir le passé et la guerre civile. Le clown triste, Javier (Carlos Areces), éprouve comme moi des sentiments de haine et de vengeance dont nous... Lire la suite

Comment est née l'idée de Crimes à Oxford ?Gerardo Herrero, le producteur de La Méthode de Marcelo Pineyro et de El Aura de Fabian Bielinsky, a pensé à adapter le roman Mathématique du crime de l'écrivain argentin Guillermo Martinez. Quand il m'a proposé le projet, je venais d'en terminer la lecture. Simple coïncidence! Le transposer sur... Lire la suite

Né à Bilbao en 1965, Álex de la Iglesia exerce tout d'abord ses talents dans la BD, ce qui lui ouvre la porte du cinéma en tant que décorateur puis directeur artistique. En 1991, son court-métrage Mirindas Asesinas est remarqué par Pedro Almodovar qui produit son premier long, Acción mutante, en 1992 : à travers une approche gore... Lire la suite

