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08 Novembre 2013 | 16 Novembre 2013
Marseille va clore en beauté son année de Capitale Européenne de la Culture : du 8 au 16 novembre, la déjà 12e Edition de CineHorizontes rapprochera la cité phocéenne de l'Espagne en mettant à l'honneur sa cinématographie... contre vents et marées.
Affiche CineHorizontes 2013
Les vents d'une crise qui malmène l'Espagne depuis 2010, et les marées des mesures d'austérité du gouvernement de Mariano Rajoy, qui frappent de plein fouet le septième art. Hausse de la TVA culturelle, effondrement des aides publiques à la production, fermetures de salles, nombreux sont les réalisateurs qui doivent aujourd'hui autoproduire leurs films ou faire appel au financement participatif. C'est le cas de Jorge Naranjo (Casting), Daniel Castro (Ilusión) et Rodrigo Sorogoyen (Stockholm), qui viennent de réaliser leur premier long-métrage. Trois films indépendants que CineHorizontes programmera le jeudi 14 novembre, en présence des trois réalisateurs : un coup de chapeau à ces jeunes talents qui incarnent l'avenir du cinéma espagnol.

Mais pour autant, le Festival de Marseille n'oublie pas que cet avenir repose avant tout sur des réalisateurs confirmés à l'international, tels Pedro Almodóvar (Les amants passagers), Juan Antonio Bayona (Lo Imposible), Fernando Trueba (L'artiste et son modèle), Álex de la Iglesia (Las brujas de Zugarramurdi) ou Isabel Coixet (Ayer no termina nunca). Et CineHorizontes sait aussi ce que le cinéma espagnol actuel doit au passé : il rendra ainsi hommage au tourbillon artistique de la Movida en présence de quelques-unes des personnalités qui ont fait du Madrid des années 1980 une capitale culturelle bouillonnante. Le 11 novembre, le Prado consacrera la journée aux "Chicas de la Movida" avec la projection de Pepi, Luci, Bom et Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça?, de Pedro Almodóvar, et El Calentito de Chus Gutiérrez. Les 12 et 13 novembre, le photographe Alberto García Álix et la plasticienne Ouka Leele, artistes-phares de la Movida tous deux présents, seront au cœur de De donde no se vuelve et La mirada de Ouka Leele, deux documentaires projetés à l'Alcazar.

Le coup d'envoi du festival sera donné le 8 novembre par Javier Cámara, acteur "polifacético", avec l'avant-première de Una pistola en cada mano, de Cesc Gay. Le 10 novembre, Angela Molina illuminera le festival de sa présence : un hommage lui sera rendu avec la projection de Cet obscur objet du désir, de Luis Buñuel, film qui la lança en 1977, et Blancanieves, de Pablo Berger, son dernier long à ce jour. 35 années d'une carrière internationale qui a inspiré les réalisateurs les plus talentueux.

L'Amérique Latine sera à l'honneur le 12 novembre avec la soirée mexicaine, qui permettra de découvrir en avant-première deux pépites du dernier Festival de Cannes : le très polémique Heli, de Amat Escalante, et Rêves d'Or, de Diego Quemada Díez.

Trois nouveautés de taille cette année : outre les prix du meilleur film, des meilleurs actrice et acteur, du meilleur scénario, du meilleur court-métrage et du public, CineHorizontes ouvre pour la première fois à la compétition la section documentaire, genre auquel il a toujours réservé une place de choix. Le jury documentaire devra départager Con la pata quebrada, de Diego Galán, Dormíamos, despertamos, de Twiggy Hirota, Alfonso Domingo, Andrés Linares et Daniel Quiñones, sur le mouvement des Indignés, La Conspiración, de Pedro Olea, sur le rôle joué par le général Mola dans le coup d'Etat de 1936, et Los Increíbles, de David Valero, sur la fragilité des hommes.

Pour la première fois, CineHorizontes s'associe au Festival de Málaga, auquel il donne cette année carte blanche : c'est donc son directeur, Juan Antonio Vigar, qui présidera le jury fiction. L'occasion de projeter le 15 novembre 15 años y un día, de Gracia Querejeta, grand vainqueur du Festival de Málaga 2013 avec le prix du meilleur film et du meilleur scénario.

Dernière nouveauté en cette année décidément capitale : CineHorizontes crée une résidence d'écriture scénaristique dans la mythique Cité Radieuse du Corbusier à Marseille. Car un bon film, c'est d'abord une bonne histoire : raison pour laquelle le festival a souhaité soutenir les scénaristes en leur offrant pendant un mois des conditions de travail exceptionnelles. De futurs films en perspective ?

Christelle Guignot

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