La relecture en noir et blanc de Blancanieves par Pablo Berger s'est imposée avec dix Goya dont celui du meilleur film, de la meilleure actrice (Maribel Verdú), de la meilleure actrice-révélation (Macarena García) et du meilleur scénario original (Pablo Berger). The Impossible de Juan Antonio Bayona arrive en seconde position avec le prix de la meilleure réalisation ainsi que les prix du meilleur montage, du meilleur son, de la meilleure production exécutive et des meilleurs effets spéciaux.

Pour la deuxième année consécutive, le prix de la meilleure adaptation revient à un film d'animation. Il s'agissait l'année dernière d'Arrugas et cette année de Las Aventuras de Tadeo Jones d'Enrique Gato, qui obtient également les prix du meilleur premier film et du meilleur film d'animation.

Une cérémonie sous le sceau de la contestation

Sans atteindre le niveau de protestation qui avait émaillé la cérémonie de 2003 contre la guerre en Irak, de nombreux intervenants ont condamné la politique du Gouvernement en matière économique et culturelle. Enrique González Macho, actuel président de l'Academia de Cine, s'est montré très critique par rapport à l'augmentation "brutale" de la TVA dans le secteur culturel : « Le monde du cinéma ne lâchera pas prise tant que cette erreur ne sera pas rectifiée. L'Espagne ne peut pas avoir la TVA la plus haute d'Europe en matière de culture. D'autres pays, comme les Pays-Bas et le Portugal, ont essayé d'imposer une TVA haute, mais ils se sont rendu compte que c'était une erreur et ils l'ont baissée ». Quant à Candela Peña, qui a reçu le Goya du meilleur second rôle féminin pour Una Pistola en cada mano de Cesc Gay, elle a dénoncé l'état du système de santé et le chômage qui touche aussi les comédiens : « Cela faisait trois ans que je ne travaillais pas. Durant ces trois ans, j'ai vu mourir mon père dans un hôpital public dans lequel il n'y avait pas de couvertures et où nous devions apporter l'eau ».