Actualités

Goya 2006 : Isabel Coixet grande gagnante des Goya

29 Janvier 2006
La vida secreta de las palabras, le dernier film d'Isabel Coixet, a détrôné les deux favoris Obaba et Princesas.
Isabel Coixet à la cérémonie des Goya 2006
La 20ème cérémonie des Goya restera dans les souvenirs comme celle de la consécration d'Isabel Coixet. Suite à quatre heures de gala, la cinéaste catalane s'est vue remettre le prix de la Meilleure réalisatrice pour La vida secreta de las palabras, auquel s'ajoute celui du Meilleur film, du Meilleur scénario original et de la Meilleure direction de production. Ce dernier prix est revenu à El Deseo, qui n'est autre que la société de production de Pedro Almodóvar et de son frère Agustín. Les liens entre les Almodóvar et la réalisatrice remontent à son avant-dernier film, Mi vida sin mí (Ma vie sans moi, 2003), qui avait été largement soutenu par Pedro Almodóvar lors de sa promotion internationale.

Dans La vida secreta de las palabras, Isabel Coixet confirme la marque internationale de son cinéma. Ma vie sans moi avait été tourné en anglais et au Canada, La vida secreta de las palabras n'échappe pas à cette règle. La réalisatrice a choisi l'Irlande et l'Espagne comme lieux de tournage, ainsi que deux acteurs anglo-saxons, Tim Robbins et Sarah Polley. L'action se déroule sur une plate-forme pétrolière où Josef (Tim Robbins) est victime d'un accident de travail. La gravité de ses blessures et sa cécité temporaire empêchent tout transfert sur la terre ferme. Hanna (Sarah Polley), une femme secrète et mystérieuse, vient assister le malade sur la plate-forme pétrolière. Le mutisme de l'infirmière s'oppose à l'humour et au désir de parler de Josef. Une étrange intimité se noue entre les deux personnages, où le passé de chacun se dévoile.

La vida secreta de las palabras est un film sur le poids du passé, sur la douleur de garder en soi des maux qui nous rongent. Pour la réalisatrice, « les mots peuvent blesser autant que les armes » aussi bien que les pensées indicibles. Le film devrait sortir en France le 19 avril 2006.

Les 4 Goya remportés sur 5 nominations du film d'Isabel Coixet sont à mettre en parallèle avec l'insuccès d'Obaba de Montxo Armendáriz, qui, parti grand favori avec 10 nominations, n'a finalement remporté qu'un seul Goya, celui dédié au Meilleur son. L'autre grand favori, Princesas, de Fernando León de Aranoa, aura été plus chanceux puisque le jury a rendu hommage au talent des deux actrices principales en octroyant le Goya de la Meilleure actrice à Candela Peña et celui de Meilleure actrice révélation à Micaela Nevárez. Ce film a également reçu le Goya de la Meilleure musique originale, Me llaman calle, chanson composée par Manu Chao.

La soirée a également été marquée par le discours de Mercedes Sampietro, présidente de l'Académie des Goya, qui a déploré le manque de confiance en soi du cinéma espagnol et a salué son extraordinaire vivacité malgré la concurrence du cinéma hollywoodien et la timidité du Gouvernement et des principales chaînes de télévision.

+ d'infos

À lire aussi
Isabel Coixet
Portraits | Isabel Coixet
Isabel Coixet est née en 1962 à Barcelone. Encore enfant, grâce à sa grand-mère, guichetière dans un cinéma, elle assiste des après-midi durant à des projections de films. Se révèle alors chez elle, dès le plus jeune âge, une véritable passion. Cependant, quelques années plus tard, parce qu’il n’y a pas d’école de cinéma à... Lire la suite

Princesas
Films | Princesas
Princesas est l'histoire d'une rencontre, celle de deux mondes qui cohabitent dans les rues de Madrid. Deux mondes réunis par le commerce des corps et désunis par la concurrence. Les putes du Nord vivent mal les tarifs dérisoires appliqués par les Africaines et les Latinas. Des « tarifs junkie », disent-elles en toisant leurs sœurs de... Lire la suite

The secret life of words
Films | The secret life of words
Quelles traces la guerre laisse-t-elle après son passage ? Il y a les stigmates du corps, des cicatrices, des brûlures, des amputations, des marques de torture et d’innombrables croix dans les cimetières. Il y a aussi les stigmates de l’esprit. Hanna, personnage principal interprété par Sarah Polley, est l’une de ces personnes... Lire la suite

Fernando León de Aranoa
Portraits | Fernando León de Aranoa
Diplômé de la Complutense de Madrid en Sciences de l'Image, rien ne destine a priori Aranoa à développer une thématique sociale : il fait ses premiers pas à la télévision, via le jeu télévisé Un, dos, tres... responda otra vez ou les sketchs du duo comique Martes y Trece. C'est également la télévision qui va lui permettre de se... Lire la suite