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Le plaisir du cinéma à Marseille

14 Novembre 2019 | 22 Novembre 2019
Cinehorizontes, un festival de « création collective » et à « la direction collégiale », annonce de nombreuses réalisations inédites, des avant-premières nationales et d'autres marseillaises.
affiche
Les cinémas in situ, Le Prado mais aussi l'Alhambra et les Variétés, tendent autant vers les productions du passé républicain de l'Espagne que vers les cinémas d'animations aux succès internationaux en passant par un présent cinématographique toujours plus distribué en France. Plus de 40 titres de fictions, documentaires et courts-métrages confondus raviront le public fidèle et les nouveaux curieux. Les invités nombreux ne manqueront pas non plus cet événement marseillais et se prêteront bien volontiers aux échanges fructueux avec les spectateurs.

La 18e édition a lancé son prélude le 9 novembre avec l'un de ses points clefs de la programmation : la commémoration des 80 ans de l'exil républicain : deux conférences, une table-ronde, 2 rencontres, l'interprétation de chansons républicaines par l'Académie du chant populaire et 4 projections (Mémoire de La Retirada de Véronique Moulinié et Sylvie Sagnes, Angel, une enfance en exil de Stéphane Fernández, Ceux qui sont restés de Florence Lloret, La Nueve-les oubliés de la victoire d'Alberto Marquard) « car c'est la meilleure manière de comprendre ce qu'est devenue l'Espagne aujourd'hui ». La « Ventana cubana » a elle aussi débuté avec 4 réalisations : Salut les cubains d'Agnès Varda, L'âge d'or du cinéma cubain de Ramón Suárez, La bella del Alhambra d'Enrique Pineda Barnet et Yuli d'Iciar Bollaín. Emmanuel Larraz fera partie de cet événement suite à ses publications telles que Le cinéma cubain antérieur à la Révolution ou L'œuvre d'Enrique Pineda Barnet.

La cérémonie d'ouverture se tient ce 14 novembre pour 9 jours d'une « création cinématographique multiple, ouverte et plus que jamais inventive » comme le précise Jocelyne Faessel, présidente d'honneur, dans son éditorial. Les festivités débuteront avec la projection en avant-première de Tiempo después, le dernier opus du génialissime José Luis Cuerda en la présence du parrain 2019 Antonio de la Torre dont les performances artistiques seront à nouveaux projetées.

Cinehorizontes est aussi une compétition permettant d'accéder à des récompenses économiques, artistiques et surtout à une visibilité et entière légitimité des réalisations. Les fictions (Oreina de Koldo Almandoz*, Madre de Rodrigo Sorogoyen, Entre dos aguas d'Isaki Lacuesta* et Isa Campo*, Sordo d'Alfonso Cortés-Cavanillas, Quien a hierro mata de Paco Plaza et Antes de la quema de Fernando Colomo*) seront décortiquées par les bienveillants membres du jury de Roberto Caston (linguiste, réalisateur et scénariste, Ander, Los tontos y los estúpidos). Le jury des documentaires, présidé par la libraire Molly Fournel, se délectera des 5 films aux qualités narratives et visuelles incomparables: Dantza de Telmo Esnal, Me llamo Violeta de Marc Parramon et David Fernández de Castro, Dios no me perdona de Josu Martínez, Gurs, historia y memoria de Verónica Sáez Giménez, El silencio de los otros de Robert Bahar et Almudena Grandes présenté par Bernard Bessière). Les 7 courts-métrages, issus des 30 films proposés aux élèves du Lycée de Thiers, se verront départagés le 21 novembre : Dry Fly de Rut Juan, Zero de David Macián, No me despertéis de Sara Fantou, Rosenwohl de Miguel Llorens, Sushi Paella de Jaume Bayarri, Vs Santa de Raúl Colomer Valcárcel et Aitor Herrero Larrumbide, (F)our Seasons de Miguel Gabaldón. Le Prix Belle Jeunesse sera remis aux meilleurs films de la section du même nom. La sélection est composée de Jaulas de Nicolás Pacheco, Le voyage de Marta de Neus Ballús, Buñuel en el laberinto de las tortugas de Salvador Simó et de Yuli d'Iciar Bollaín.

D'autres films seront projetés afin de poursuivre l'originalité propre à Cinehorizontes comme Diego Maradona d'Asif Kapadia en présence de footballeurs de l'Olympique de Marseille, Dolor y gloria présenté par Antxon Gómez (chef décorateur de Pedro Almodóvar), Viendra le feu d'Oliver Laxe ou encore Les indésirables de Léa Monforte.

Du plaisir avant toute chose pour cette nouvelle édition avec une séance « cine-cocina » à déguster à l'occasion de l'année de la gastronomie en Provence (2 films dont Fuera de carta de Nacho G. Velilla). Ainsi, Lola Dueñas fera partie de l'horizon marseillais avec le premier film de Celia Rico Clavellino, Viaje al cuarto de una madre.

Le focus 2019 sur le cinéma d'animation espagnol s'impose en ces temps de distribution internationale avec 4 chefs d'œuvres : Another day of life, Black is beltza, Buñuel en el laberinto de las tortugas, Chico y Rita. Leurs auteurs Fermin Muguruza, Josep Homs, Salvador Simó, Raúl de la Fuente seront présents du 15 au 17 novembre pour célébrer autour d'une table-ronde la brillante aventure de ce cinéma dit « du futur ».

D'autres grands invités accompagneront leurs films déjà largement récompensés : Isaki Lacuesta, Isa Campo pour Entre dos aguas et Leyenda del tiempo, Fernando Trueba, Stéphane Fernandez ou encore Fernando Colomo pour Antes de la quema qui clôturera le festival. Un nouvel hommage sera rendu à Marseille, après Paris lors du festival Different !, au cinéaste Diego Galán que nous avions interviewé en juin 2017.

* : cinéastes présents au festival.

Marie-Ange Sanchez

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