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CineHorizontes à l’heure galicienne

09 Novembre 2012 | 17 Novembre 2012
Mais que fait la Galice ? Du 9 au 17 novembre 2012, la 11ème édition du festival de cinéma espagnol de Marseille, organisé par l’association Horizontes del Sur, répondra à cette question. Pour ce faire, elle pourra compter sur des Galiciens de premier plan.
Festival CineHorizontes 2012 - Marseille

Luis Tosar, dont l’engagement en faveur de la culture galicienne fait de lui une personnalité incontournable du cinéma de cette région, sera l’invité d’honneur du festival. Né dans la province de Lugo, il a débuté sa carrière d’acteur dans des courts-métrages et des séries  télévisées (Riptide, 1998) qui l’ont vite rendu célèbre en Galice. Hommage lui sera rendu avec la projection de ses trois films les plus récents  : Cellule 211 (Daniel Monzón, 2009), Malveillance (Jaume Balagueró, 2011) et Operación E (Miguel Courtois, sortie le 28 novembre 2012). Lauréat de trois Goya, Luis Tosar a également joué l’an dernier au théâtre avec le Centro Dramático Galego  (Centre Dramatique Galicien) dans  A ópera dos tres reás, adaptation  en galicien de L'Opéra de quat'sous de Brecht.

CineHorizontes recevra également le Corognais Manuel Rivas, écrivain de langue galicienne. Excellent conteur et romancier, plusieurs de ses œuvres ont été adaptées au cinéma : A lingua das bolboretas (La langue des papillons) par José Luis Cuerda en 1999, et O lápis do carpinteiro (El Lápiz  del carpintero) par Antón Reixa en 2003. Auteur majeur de la littérature espagnole contemporaine, Rivas viendra notamment évoquer son travail de scénariste de Todo es silencio, le dernier film de son complice Cuerda. Projeté en cérémonie d’ouverture, il se déroule à Noitía, où pour survivre à la misère de l’après-guerre, des enfants redoublent d’ingéniosité. Vingt ans plus tard, Noitía est devenu une plaque tournante du trafic de drogue, et la peinture historique laisse alors place à un film policier. Manuel Rivas abordera également son rôle d’intervieweur du juge Garzón devant la caméra d’Isabel Coixet dans Escuchando al juez Garzón. Il rencontrera le public pour une séance de dédicace de ses livres le samedi 10 novembre à 16h00 à l’espace festivalier.

Deux réalisateurs galiciens, Enrique Otero et Fernando Cortizo, viendront eux aussi défendre les couleurs de leur région. Otero présentera Crebinsky, véritable aventure humaine que ce long-métrage issu d’un court grâce aux efforts d’une équipe de jeunes techniciens galiciens. Violette d’or 2011 au Festival Cinespaña de Toulouse, ce film plein de fantaisie et d’humour met en scène deux Robinson du XXe siècle et leur vache Muchka sur une côte déchiquetée et sauvage. L’humour sera encore au rendez-vous dans O Apóstolo, premier film d’animation de Fernando Cortizo, dont la maison de production, Artefacto producciones, fondée en 2007 et basée à Saint-Jacques de Compostelle, est aujourd’hui l’une des grandes spécialistes européennes du stop motion. L’apôtre suit un forçat tout juste échappé de prison qui va tenter de récupérer un butin caché dans un village perdu quelque part sur le chemin de Compostelle. Une histoire horrifique à laquelle des grands noms du cinéma espagnol, dont Géraldine Chaplin et Luis Tosar –déjà présent dans Crebinsky- ont prêté leur silhouette et leur voix.

Les courts-métrages « hechos en Galicia » ne seront pas en reste avec le Festival de Cans («  chiens  » en galicien), projection de courts, le samedi 10 et le dimanche 11 novembre. Assurément un vivier de futurs réalisateurs pour une région au cinéma on ne peut plus dynamique !

Outre ce coup de projecteur sur la production cinématographique galicienne, le festival CineHorizontes proposera d’autres films  espagnols, toutes régions confondues : No habrá paz para los malvados d’Enrique Urbizu, El Muerto y ser feliz de Javier Rebollo, Sueño y silencio de Jaime Rosales, No tengas miedo de Montxo Armendáriz et Eva de Kike Maíllo (en présense du catalan Lluís Homar, autre invité prestigieux de ce festival), Un jour de chance de Álex de la Iglesia, Arrugas de Ignacio Ferreras, Els nens salvatjes de Patricia Ferreira et Urte berri on, amona ! de Telmo Esnal.

Notons qu’une fois de plus, le thème de la mémoire figurera en bonne place avec La Voz dormida de Benito Zambrano (qui sera présent), adapté du roman à succès de Dulce Chacón, et l’inédit 30 años de oscuridad, de Manuel H. Martín, original «  roman graphique documentaire  » mêlant animation, images d’archives et témoignages sur les taupes du franquisme. La Voz dormida raconte l’histoire d’une républicaine enceinte, emprisonnée à Madrid pendant l’après Guerre Civile ; elle doit être exécutée après la naissance de son enfant, que sa sœur fera tout pour récupérer. Dans 30 años de oscuridad, histoire vraie, Manuel Cortés rentre chez lui à la fin de la guerre. Il décide de creuser un trou pour échapper à la répression, sans imaginer qu’il s’y terrera pendant 30 ans.

Une place non négligeable sera faite aux courts-métrages : sept courts issus de la 13e promotion de l’ECAM (École de Cinéma et d’Audiovisuel de la Communauté de Madrid) et du programme KIMUAK de la Filmoteca Vasca seront projetés en présence d’un jury composé d’élèves du lycée Thiers de Marseille. Le vainqueur recevra le Prix CineHorizontes/Lycée Thiers du meilleur court, doté afin d’aider son jeune réalisateur à monter ses futurs projets.

En plus de cette programmation à forte dominante espagnole, l’Amérique latine sera représentée : Cuba avec 7 días en La Habana, et le Chili avec No de Pablo Larraín et La Noche de enfrente de Raúl Ruiz, film testament achevé peu de temps avant sa mort et qui clôturera le festival.

Concerts et apéritifs aux saveurs galiciennes seront également de la fête. Après avoir lu, bu, mangé, dansé, découvert des films et promis d’apprendre le Galicien huit jours durant, il ne vous restera plus qu’à aller faire un tour dans ce Finisterre espagnol  !

Christelle Guignot

Vidéo

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