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Sortie en salles le 1er mars 2023 et en DVD le 18 juillet 2023 (En bonus, un débat avec la réalisatrice Elena López Riera et l’actrice Luna Pamies à la Quinzaine des Cinéastes - 22 mins).
C'est l'été dans un petit village du sud-est espagnol. Une tempête menace de faire déborder à nouveau la rivière qui le traverse. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont « l'eau en elles ». Une bande de jeunes essaie de survivre à la lassitude de l’été, ils fument, dansent, se désirent. Dans cette atmosphère électrique, Ana et José vivent une histoire d'amour, jusqu'à ce que la tempête éclate...
- Biographie de la réalisatrice
Elena López Riera est née à Orihuela en Espagne en 1982. Après une thèse de doctorat sur le
cinéma argentin contemporain, elle enseigne la littérature comparée, à l’Université de Genève,
l’Université Carlos III de Madrid et à Valence. Elle a réalisé les courts-métrages Pueblo, présenté à la
Quinzaine des réalisateurs en 2015, et Las vísceras, présenté au Festival de Locarno, en compétition
internationale Pardi de domani. Son dernier court-métrage Los que desean a été nominé aux
European Film Awards et a remporté le Pardino d’Oro au Festival de Locarno en 2018. Elena a été
également cofondatrice du collectif de recherches et pratiques audiovisuelles lacasinegra. Elle a
participé au Berlinale Talent Campus du Festival international de Berlin 2017.
El agua, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, est son premier long-métrage.
2022 El agua Quinzaine des Réalisateurs
2018 Los que desean (court métrage) Festival de Locarno (Pardino d’Oro)
2016 Las vísceras (court métrage) Festival de Locarno
2015 Pueblo (court métrage) Quinzaine des Réalisateurs
- Extraits d'un entretien mené par Charles Tesson en avril 2022.
El Agua vient de plusieurs lieux fondus en un seul récit. [...] Comment tout cela s’est-il aggloméré ?
Le film se passe dans la ville où j’ai grandi. Le plus difficile a été d’articuler des choses très éloignées. J’aime bien mêler plusieurs dimensions qui, à priori, ne sont pas faites pour aller ensemble. La légende existe et elle a été quelque peu modifiée. Des inondations successives, outre les images des animaux morts et les histoires de personnes disparues, je me souviens surtout des récits des vieilles femmes du village qui parlaient de femmes avalées par le fleuve. [...] Cette peur ancestrale de l’eau, désirée et redoutée, s’est transmise aux femmes. [...]
Tous les acteurs sont des non-professionnels, sauf pour le rôle de la mère.
La mère, Bárbara Lennie, est connue en Espagne. Elle a joué dans La piel que habito (2011) de Pedro Almodóvar, Everybody Knows (2018) de Asghar Farhadi, ainsi que dans Petra (2018) de Jaime Rosales. La grand-mère, Nieve de Medina, est aussi une actrice professionnelle. On l’a vue dans Los lunes al sol (2002) de Fernando León de Aranoa.
Tous les autres interprètes viennent du village. J’avais envie de mélanger les acteurs avec des non-acteurs, comme le fait Jean Eustache. La jeune comédienne qui joue Ana, Luna Pamiés, est incroyable. On l’a trouvée la nuit à danser dans une fête du village. Alberto Olmo qui joue José et tous les autres comédiens ont été trouvés en casting sauvage qui a duré un an et demi, en raison de la pandémie. Luna, on l’a repérée la première semaine puis elle a disparu pendant plusieurs mois. Elle ne répondait pas au téléphone, ne venait pas aux rendez-vous, on ne la retrouvait pas. Puis elle est réapparue et est restée. Dans la vie, elle est très fuyante, très fantomatique, difficile à attraper. Elle avait 17 ans lors du tournage et elle a tout donné. Tout comme les autres comédiens, avec Bárbara et Nieve, c’était aussi très enrichissant comme processus de travail, elles ont été généreuses avec les non-professionnels, et toujours à l’écoute, et on a beaucoup travaillé avant le tournage à créer des liens de famille qui vont bien au-delà des
dialogues et des scènes jouées. Je crois que ce mélange a été enrichissant des deux côtés. [...]
En quoi le montage, pour avoir beaucoup tourné, a modifié le film au regard du scénario initial ?
Le premier montage du film faisait 4h30. Dans le documentaire, on filme puis on construit une histoire. Ici, j’ai eu du plaisir à inventer une histoire avant de la filmer, alors que je n’avais jamais écrit de scénario. J’ai élagué dans l’explicite pour ne garder de l’histoire que l’essentiel pour la comprendre. Et introduire les femmes qui parlent de cette histoire, ce qui est le défi du film, en trouvant un
équilibre. Ce choix de donner la parole à des femmes pour parler de la légende est arrivé tard, après le tournage du film proprement dit, quand j’ai commencé le montage, alors que c’était prévu dans le scénario, mais sous une forme plus littéraire. On a d’abord tourné comme si on racontait le film sans le témoignage des femmes pour que tout soit compris. Le montage a été déterminant pour donner un équilibre à cet ensemble hétéroclite, et sur ce processus je me suis beaucoup appuyée sur le monteur du film, Raphaël Lefèvre, sur le co-scénariste Philippe Azoury, ainsi que sur mes producteurs.
Et la suite, après El Agua ?
Le fantastique, encore. J’aimerais aller vers une histoire de fantômes… ?
Source : Dossier de presse de la distribution Les films du losange.
DVD édité par Blaq Out
Z.V.
Présenté l’an dernier à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes et avec deux nominations aux Goya (meilleure adaptation et meilleur espoir féminin pour Luna Pamies), El agua dresse le portrait d’un petit village coincé entre croyances populaires et futur inexistant pour sa jeune génération. Au cœur d’un paysage rural, la réalisatrice nous invite à... Lire la suite