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Cesc Gay - Les Hommes ! De quoi parlent-ils ?

La psychologie masculine est universelle. 

De quoi parlent les hommes lorsque nous ne sommes pas là ? Cette question que beaucoup de femmes se sont certainement posée un jour trouve réponse dans Un pistolet dans chaque main, dernier coup de maître du catalan Cesc Gay. Vu par près de 300 000 Espagnols, lauréat du Prix du Jury Jules Verne du Festival du Cinéma espagnol de Nantes et des Prix Gaudí en 2013, il s'agit du sixième long-métrage du réalisateur de En la ciudad. Portée par un casting de choc réunissant notamment Luis Tosar, Javier Cámara, Candela Peña, Eduardo Noriega ou Ricardo Darín, cette comédie chorale ne rate pas sa cible tant la justesse des dialogues, l'humour et la finesse des "duels" sont au rendez-vous. Pour en savoir plus sur ce qui a motivé celui qui a grandi avec la Nouvelle Vague française, Cinespagne.com est allé poser quelques questions à Cesc Gay.

Cesc Gay - Les Hommes ! De quoi parlent-ils ?
Votre film a déjà été montré un peu partout à travers le monde, qualifié même de "Spain comedy allstars sensation"... Comment une comédie espagnole peut-elle si bien fonctionner à l'étranger ?

La thématique et ce travail de dissection de la psychologie masculine est universelle. L'empathie qu'éprouvent les spectateurs fonctionne partout. Nous sommes finalement un peu tous pareils.

Ce film est un hommage au travail des acteurs. Qu'ont de si particulier les acteurs espagnols ?

C'est une génération expérimentée et intermédiaire qui aime travailler à fond ses personnages. Ils ont tous joué des personnages de séducteurs et je crois que ce projet, parce qu'il est différent, leur a plu. Quant à Ricardo Darín, il ne répondait pas à un choix de la production d'avoir dans l'équipe une star latino-américaine. Je n'ai pas l'habitude de fonctionner comme cela. J'ai osé l'appeler et il a accepté.

Ce film signe les retrouvailles avec Javier Cámara et Eduard Fernández, deux de vos acteurs fétiches...

C'est plus facile de travailler avec des acteurs que l'on connaît, il existe une confiance réciproque et on a plein de références en commun. Avec les autres, il faut qu'ils te fassent confiance très vite et cela suppose de travailler autrement. Il faut commencer par bien connaître la personne avant de bien connaître l'acteur. C'est d'ailleurs pareil pour l'équipe technique.

Le rôle de Luis Tosar est très différent de ceux qu'il a l'habitude de jouer...

C'est un acteur qui comprend très vite le rôle et ça facilite énormément les choses. Il travaille de manière très subtile et intime. Il faut donc le connaître pour travailler avec lui.

As-tu laissé à chaque acteur la possibilité de choisir son personnage ?

Je leur ai simplement envoyé la partie qu'ils allaient jouer pour simplifier les choses. Ça m'a permis de mieux contrôler le film. J'ai appris par la suite qu'ils se sont passé les scénarios par curiosité (rires).

Le fait qu'il n'y ait pas de personnage principal pouvait-il susciter des luttes d'ego ?

Ils ont très vite compris qu'ils étaient protagonistes d'une partie du film et il n'y a eu aucun problème. Je leur ai envoyé les chansons qui allaient correspondre à chacune des parties afin qu'ils entrent dans l'ambiance.

Déjà plus de dix ans se sont écoulés depuis En la ciudad. En le tournant, tu avais déjà en tête une sorte de suite comme pourrait sembler l'être Un pistolet dans chaque main ?

Absolument pas. Ce sont effectivement des films choraux tournés à Barcelone mais au-delà de ces quelques points communs, ils ne doivent pas être vus comme une première et une seconde partie.

On dit souvent de ton cinéma qu'il est très français...

Je suis cinéphile et je vois des films du monde entier. Les Catalans comme moi vivent entre la France et l'Espagne. Le lien avec la France est évidemment assez présent. J'ai vu beaucoup de films français de la génération de la Nouvelle Vague lorsque j'étais étudiant en école de cinéma. Maintenant, j'en vois deux ou trois par an.

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