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Kiki, Love to Love

Un Film de Paco León
Avec Natalia de Molina, Alexandra Jiménez, Alex García, Ana Katz
Comédie | Espagne | 2015
L'amour s'amuse.

Cinq histoires d'amour et de sexe durant un été à Madrid.

Film découvert à l'occasion du 21ème Festival Cinespaña de Toulouse, du 30 septembre au 9 octobre 2016. 

Le samedi 3 décembre 2016. 

Kiki, Love to Love, est annoncée comme étant une « comédie érotico-festive » de Paco León. L'érotisme n'est qu'un prétexte pour établir une connexion entre les histoires croisées: la fête s'impose comme le vrai fil conducteur de l'oeuvre. Le film est purement et simplement jouissif tant pour le sujet traité que pour le ton utilisé et, tout spécialement, par l'alchimie créée entre les acteurs. Leur complicité, leur foi dans le projet cinématographique et la générosité sont palpables comme rarement dans le cinéma. Dans un casting choral, le plus dur est de maintenir un équilibre portant le film et Paco León réussit, grâce à son talent de direction d'acteurs déjà applaudi, son casting et le ton juste qu'il parvient à installer. Applaudissons, en particulier, la justesse des interprétations féminines d'Alexandra Jiménez (Spanish movie, La fiesta) et de Candela Peña (Princesas, Hola ¿estás sola?) dans leur rôle fantaisiste, ainsi que celui d'Ana Kantz (Whisky, Hijos nuestros) et de Mari Paz Sayago (Carmina o revienta, Allí abajo) dans un jeu plus retenu.

Le réalisateur sévillan a débuté comme acteur puis est passé à la réalisation en 2012 en rendant hommage à sa mère Carmina Barrios, personnage central et mythique de Carmina o revienta et Carmina y amén (2012). Son nouveau projet, au contraire, Kiki, Love to Love est une version de la comédie australienne The little death de Josh Lawson. Il s'agit d'une œuvre qui s'inscrit dans la tradition des histoires chorales, au fil conducteur commun : ici, les déviations sexuelles des personnages. Paco León s'éloigne néanmoins de touteforme de tragédie et c'est par un humour aussi verbal que visuel qu'il réussit à inonder son travail d'éléments ludiques et suggestifs. Les différentes histoires ne sont pas seulement autonomes les unes des autres ; elles s'imbriquent dans la structure du film d'une manière assez organique et conduisent à une véritable fin de fête. L'énergie du film explose dans une bande sonore haute en couleurs !

Le saut qualitatif observé entre ce film et les deux précédents concerne la stylisation du paysage sonore et esthétique. Ces deux aspects ne sont pas souvent exploités dans les productions espagnoles cependant, dans Kiki, Love to Love, nous observons des détails extrêmement soignés. Le point culminant du son et de la photographie crève l'écran avec l'histoire d'Alexandra Jiménez. Le toucher est le sens le plus important pour son personnage mais les yeux et les oreilles des spectateurs profitent pleinement de l'attrait de la scénographie et de la composition sonore. Il est enfin important de souligner que la technique n'est pas seulement au service du caractère festif de l'oeuvre mais qu'elle révèle aussi les regards, les réactions et livre un message d'acceptation de la différence, sans préjugés ni positions moralisatrices, tout autant impertinent que nécessaire.
 
 
 
 

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