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Cinespaña 2015 : une cérémonie de clôture émouvante et engagée

10 Octobre 2015
Marisa Paredes, invitée d’honneur pour le 20ème anniversaire du festival, et le jury présidé par Yves Boisset ont montré leur engagement pour la défense de la diversité culturelle espagnole et de son cinéma. Les artistes récompensés ont tous transmis des remerciements chargés d’émotions, porteurs d’un message de résistance face à l’adversité et de gratitude pour le soutien inconditionnel de Cinespaña à leurs côtés.
Les lauréats du festival Cinespaña 2015
Cette soirée du samedi 10 octobre à la Cinémathèque de Toulouse aura eu son lot d'émotion et de grâce lors de la cérémonie de clôture de la 20ème édition du Festival Cinespaña. Le jury a rendu son verdict et, soulignant sa parenté avec Les 400 coups de F. Truffaut, il a décerné, par la main de son président M. Yves Boisset, la Violette d'Or à A Cambio de Nada de Daniel Gúzman confirmant par la même occasion le choix du public. Ce film « quinqui », genre espagnol s'il en est, a su émouvoir et séduire professionnels et grand public, au grand bonheur de son réalisateur, particulièrement ému par cette double reconnaissance.

Le jury a cependant tenu à attribuer une mention spéciale du meilleur réalisateur a Ignacio Vilar « pour son regard de réalisateur sur l'histoire racontée » pour son film A Esmorga et a aussi décerné collectivement le prix de la meilleure interprétation masculine aux trois acteurs de ce film, Karra Elejalde, Miguel De Lira et Antonio Durán Morris. Enfin, Diego Romero Suárez Llanos a été récompensé pour sa maîtrise de la photographie de ce film galicien -adapté d'un roman galicien- qui suit pendant 24 heures les tribulations de trois hommes occupés à s'enivrer sans se préoccuper des conséquences de leurs actes.

Loreak, film choisi pour représenter l'Espagne aux Oscars a, de son côté, reçu le prix de la meilleure musique attribué à Pascal Gaigne et surtout le prix de la meilleure interprétation féminine décerné à Itziar Ituño pour son rôle de Lourdes. Visiblement très émue, la jeune actrice a commencé par remercier en basque puis s'est ensuite exprimée en castillan, montrant combien les différentes identités culturelles de l'Espagne sont une source de richesse à ne pas négliger. Le réalisateur de A Esmorga, Ignacio Vilar a souligné dans son discours de remerciements prononcé en galicien puis en castillan que « les prix (reçus) permettent de défendre notre cinéma, nos langues, nos cultures ».

Le prix du meilleur scénario est allé à Gracia Querejeta et Antonio Moreno pour Felices 140 et celui du meilleur court-métrage à Alauda Ruiz de Azúa pour Nena. Cependant, là encore, le jury a tenu à ajouter une mention spéciale au court-métrage d'animation Zepo pour ses « 3mn d'efficace cruauté. »

En outre, les liens de l'exil qui unissent Toulouse à l'Espagne depuis 75 ans ont fait l'objet d'émouvantes évocations tout au long de la soirée. Ainsi le prix du meilleur documentaire a été décerné à Maité García Ribot pour Cartas a María dans lequel la jeune réalisatrice tente de combler le vide laissé par l'absence d'un grand-père exilé en France et qu'elle n'a jamais connu.

De son côté, le jury étudiant a récompensé Arturo Ruiz du prix du meilleur Nouveau Réalisateur pour El Destierro dont l'action se déroule pendant la Guerre d'Espagne. Deux soldats de l'armée franquiste chargés de surveiller une prisonnière polonaise issue des Brigades Internationales subissent sans comprendre ce conflit qui les dépasse.

Enfin, le grand moment d'émotion de cette 20ème édition de Cinespaña, c'était les yeux brillants de Marisa Paredes face à la standing ovation que lui a offert pendant plusieurs minutes le public de la Cinémathèque. Invitée d'honneur de cette édition anniversaire, cette grande dame du cinéma espagnol et international, d'une élégance rare, alliant simplicité, sensualité et spontanéité a reçu la Médaille de la Ville de M. Moudenc, maire de Toulouse et l'a dédiée « à la mémoire de tous les espagnols qui sont venus ici pour retrouver leur liberté ». Marisa Paredes a aussi montré son engagement en rappelant la TVA de 21% imposée à l'industrie du cinéma espagnol « le reléguant au coin le plus obscur de la culture, indispensable à la liberté. » Quant aux prix décernés à Loreak et A Esmorga, l'actrice n'a pas caché l'émotion qu'éveillaient en elle « les naissances incessantes de ces talents de divers horizons, comme des vagues malgré les obstacles » qui montrent « une culture espagnole riche et variée. »

Marisa Paredes a conclu par un baiser sur la récompense offerte par Cinespaña : on a repensé à Talons Aiguilles...

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