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El increíble finde menguante

05 Octobre 2019
Ne pas rester la même : l'incroyable week-end d'Alba.

Pour son premier long métrage, le réalisateur Jon Mikel Caballero nous embarque dans un film de science fiction du même type que Groundhog Day de Harold Ramis. Comme Bill Murray, l'actrice principale de El increíble finde menguante, Iria del Río se retrouve prisonnière d'une boucle temporelle qui l'oblige à revivre continuellement le même week-end jusqu'à ce qu'elle modifie quelque chose dans sa vie.

affiche
Le réalisateur espagnol ajoute cependant un nouveau concept au film : le temps s'amenuise petit à petit à chaque nouvelle répétition de l'histoire de la même manière que l'écran se rétrécit pour le spectateur. Cela lui permet de créer une tension dramatique grandissante et de raviver continuellement l'intérêt du public.

Le titre du film rappelle celui d'un vieux film américain dont la traduction espagnole était : El increíble man menguante. Dans ce film de Jack Arnold, qui est l'adaptation d'un roman de Richard Matheson, le personnage principal rapetisse petit à petit et doit s'adapter à cette nouvelle situation.

Ici notre héroïne Alba doit non seulement essayer de s'adapter à la répétition d'un moment dans le temps mais surtout à son amenuisement.

Le film commence sur une route : 3 couples de jeunes dans une voiture sur fond du musique pop se dirigent vers une maison isolée dans les bois pour passer le week-end. Cela pourrait être le début d'un film d'horreur américain.

Le réalisateur a probablement décidé de nous faire croire à cette idée plus longuement quand l'héroïne passe à côté d'un panneau dans les bois où il est écrit antigua fabrica de armas ; on pense alors à une expérience qui aurait mal tourné, à des zombies.

Mais finalement la balade se révèle plus bucolique et mystérieuse (on est plutôt désormais dans un univers de contes) : Alba poursuit sa marche dans le forêt, boit l'eau d'un ruisseau dans lequel elle pénètre pour se retrouver sous des vieilles ruines qui ressemblent à des arches... on voit alors une toile d'araignée bien ronde... nous sommes en train d'entrer dans la 4ème dimension... le temps se fige.

Mais que va faire l'héroïne pour se sortir de cette toile d'araignée ?

Contrairement à la plupart de ses amis, elle n'a pas vraiment de projet de carrière, habite avec son père et son petit ami la quitte en lui reprochant d'être toujours la même: estás igual. Au début du film, elle passe son temps à boire, s'amuser et prendre de la drogue.

Cette expérience insolite va donc la contraindre à changer et se remettre en question. En premier lieu, elle va tout faire pour sauver son couple.

Dans sa quête, elle va également partir sur les traces de son passé puisque nous sommes dans la maison où elle passait ses vacances enfant. Elle déterre dans la forêt ses trésors enfouis : un walk-man et une poupée « Magic troll », objets phares des années 80'-90', comme si le réalisateur voulait replacer son personnage dans une génération précise.

Le film est un bon divertissement avec des images très belles et très soignées mais le propos reste abscons. On se demande si le cinéaste a voulu brosser le portrait de la génération des trentenaires.

On peut aussi rester perplexe devant certaines images symboliques : son fiancé lui fait traverser un pont les yeux bandés, alors qu'elle refusait avant de l'emprunter par peur, pour arriver dans une grotte dont l'entrée est un triangle difficilement accessible.

Pourquoi doit-elle traverser ce pont ? Pourquoi doit-elle changer et pour quelles raisons ne peut-elle pas rester la même ?

 

Vu à l'occasion du 24e festival Cinespaña à Toulouse le samedi 5 octobre 2019.

Sébastien Maury

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